A Quoi Vous Fait Penser Cette Image
1 Vous croisez une personne à qui vous étiez justement en train de penser. Vous pouvez aussi recevoir un appel téléphonique ou tout autre message de sa part. 2. Vous surprenez une discussion entre des inconnus
Autrementdit, vous devez croire au pouvoir de l’univers. Ainsi, vous verrez par vous-même les différents miracles qu’il a la possibilité d’opérer. Vous verrez que rien ne lui est impossible. Cependant, c’est une chose de demander à l’univers, croire en
Pourcombler cette attente, le studio Bain de Lumière vous propose un shooting photo fait par un photographe pour bébé à Rueil Malmaison en guise de cadeau de naissance. À la question de savoir en quoi un shooting photo est original, la réponse est qu’il y a plusieurs raisons. En effet, après de nombreux mois passé au sein de sa mère, l’enfant vient au monde
Quimporte ce que vous faites, elle vous suit du regard. Comme si elle pouvait enregistrer votre image. Souvent, elle ne s’en rend même pas compte, ses yeux vous fixent et elle ne pense pas à les enlever de votre image. Vous pourriez la prendre sur le fait en l’observant bien ou en regardant par dessus vos épaules. Vos amis pourraient
Sujet A quoi cela vous fait-il penser ? (wb35) Dim 17 Nov 2013 - 14:26. Hier soir j'avais près de moi une image d'escalier montant en pierre , tournant légèrement, avec tout le long des marches des tenues de moine en bure marron foncé, toutes sérrées , liés dans de la posées l'une après l'autre dans le sens
Lesjeans larges et droits pour femmes nécessitent le port d’une ceinture. Cette dernière deviendra à la fois un accessoire spectaculaire et un objet utile qui soulignera favorablement la taille de sa propriétaire. N’oubliez pas que le jeans large et droit se prête bien à une tenue de soirée, si vous ajoutez des escarpins et une
Avecen plus, le fait que "Big Energy" voudrait cacher cette invention qui risquerait de leur faire perdre beaucoup d'argent ! Bref, une classique arnaque de produit miracle qui réussit à faire son lot de victimes à grand renfort de publicité. Pièce(s) jointe(s)
Cest pourquoi L'Épistolière offre de composer un texte personnalisé pour quelqu’un, de votre part, à partir de quelques informations que vous donnez sur celui-ci. Tout cela est calligraphié à la main et posté! Ici, elle nous fait le plaisir de partager avec vous ses astuces pour rédiger une lettre d'amour ou d'amitié authentique.
Quatreapiculteurs confrontés aux réalités de la vie et aux difficultés liées à cet élevage si particulier et si sensible qu'est celui des abeilles. Petit topo sur la sécurité. Parce qu'une mauvaise manipulatioin peut conduire à une catastrophe, vous trouverez, ici, quelques règles simples à respecter lorsqu'on veut intervenir sur ses colonies.
zWXcWQq. Accueil Découvrez toutes nos études L’affiche rouge Des libérateurs ? La libération par l'armée du crime ! Date de création 1944 Date représentée 1944 Date de publication Septembre 2020 Auteur Alexandre SUMPF L’affiche rouge Une opération de propagande d’envergure Constitué et organisé entre la fin de l’année 1942 et février 1943, le réseau Manouchian fait partie du groupe de résistance des Francs-tireurs et partisans – main-d’œuvre immigrée » Composé de vingt-trois communistes dont vingt étrangers espagnols, italiens, arméniens et juifs d’Europe centrale et de l’Est, le réseau est l’auteur de nombreux attentats et actes de sabotage contre l’occupant nazi. Le réseau Manouchian tient son nom de son dirigeant Missak Manouchian. Arrêtés en novembre 1943, ses membres sont jugés lors d’un procès qui se déroule devant le tribunal militaire allemand du Grand-Paris, du 17 au 21 février 1944. Vingt-deux des vingt-trois membres du réseau sont condamnés à mort et fusillés le 21 février au fort du Mont-Valérien. Olga Bancic, la seule femme du groupe, sera décapitée le 10 mai. Réalisée par les services de propagande allemands en France, Des libérateurs ? La libération ! Par l’armée du crime » aussi appelée L’affiche rouge » est placardée dans Paris et dans certaines grandes villes françaises au moment du procès ou le jour après l’exécution le 22 février. Publiée à 15 000 exemplaires et accompagnée de nombreux tracts évoquant l’événement, elle constitue une opération d’envergure contre la Résistance. L’armée du crime L’image est organisée en trois parties. Barrant le haut et le bas de l’affiche, la question Des libérateurs ? » et sa réponse La libération ! Par l’armée du crime » délivrent explicitement le message que veulent faire passer ses auteurs. Dans un triangle rouge figurent la photo, le nom, l’origine et les actions menées par dix résistants du groupe Manouchian Grzywacz, juif polonais, 2 attentats – Elek, juif hongrois, 8 déraillements – Wasjbrot, juif polonais, 1 attentat, 3 déraillements – Witchitz, juif polonais, 15 attentats – Fingerweig, juif polonais, 3 attentats, 5 déraillements – Boczov, juif hongrois, chef dérailleur, 20 attentats – Fontanot, communiste italien, 12 attentats – Alfonso, Espagnol rouge, 7 attentats – Rayman, juif polonais, 13 attentats – Manouchian, Arménien, chef de bande, 56 attentats, 150 morts, 600 blessés. Six photos attentats, armes ou destructions représentent enfin la menace qu’ils constituent à travers certains des attentats qui leur sont reprochés. L’ennemi de l’intérieur L’affiche rouge » entend d’abord présenter les membres du réseau Manouchian comme de dangereux terroristes. La couleur rouge, dominante, évoque leur appartenance politique mais aussi le sang qu’ils ont versé. De même, la présentation des photos en médaillon au-dessus de leur palmarès » évoque une iconographie criminelle. Qualifié de bande », le réseau Manouchian se voit ainsi refuser toute reconnaissance politique. L’image insiste aussi sur le fait que cette armée du crime » est constituée d’étrangers. Hirsutes, agressifs et patibulaires, ces hommes sont en plus des juifs », des rouges », des étrangers. Alors que les actes de résistance se multiplient, les autorités allemandes entendent ainsi persuader les citoyens du danger que ces hommes font courir au pays. Loin de libérer la France pour la rendre aux Français, ils menacent au contraire de la livrer au chaos et aux puissances néfastes venues de l’extérieur. Jean-Emmanuel DUCOIN dir., Groupe Manouchian – Fusillés le 21 février 1944 – Des héros, à la vie, à la mort, hors-série de L’Humanité, Paris, février 2007. Philippe GANIER-RAYMOND, L’Affiche rouge, Paris, Fayard, 1975. Jacques RAVINE, La Résistance organisée des Juifs en France 1940-1944, Paris, Julliard, 1973. Benoît RAYSKI, L’Affiche rouge, Paris, Denoël, 2009. Alexandre SUMPF, L’affiche rouge », Histoire par l'image [en ligne], consulté le 17/08/2022. URL Albums liés Découvrez nos études L'exposition d'art dégénéré en 1937 La condamnation de l’art moderne par les nazisPris lors de l’exposition Entartete Kunst organisée en 1937 à Munich par les nazis, ce cliché du mur… Le 6 juin 1944 le débarquement Le Débarquement en images Créé en 1942 par les autorités américaines, l’ Office of War Information a pour mission de promouvoir des images et… La menace communiste dans la France de l'entre-deux-guerres Au début des années 1920, les esprits sont marqués par les révolutions russes de février et d’octobre 1917. 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IParcours réflexions sur les notions de spectacle et de comédie L'intitulé du parcours étudié relie spectacle et comédie. D'après les définitions de ces deux notions, s'il peut y avoir spectacle sans comédie, il ne peut pas y avoir de comédie sans comédie est une pièce divertissante, qui se donne à voir au cours d'un spectacle, suscitant des émotions plaisantes et mettant en scène des personnages dont la condition est généralement modeste. Son dénouement est le plus souvent heureux. Dans une même comédie, on peut relever plusieurs sous-genres » comédie de caractère, comédie de mœurs, comédie classique, comédie naît durant l'Antiquité grecque, mais elle n'est pas considérée avant les premières pièces de Molière. Le grand genre est alors la tragédie. C'est Molière qui donne à la comédie ses lettres de spectacle est d'abord ce qui se donne à voir, un spectacle attire les regards et provoque des réactions. C'est effectivement le cas d'une comédie, qui doit provoquer le rire. Ces réactions sont suscitées par des représentations théâtrales, dansantes, cinématographiques, choix du genre comique est fondamental dans la construction de la pièce. Le caractère des personnages et l'intrigue doivent être en adéquation avec les caractéristiques de ce genre. La pièce doit également pouvoir être transformée en spectacle, il est donc important pour l'auteur de penser à la mise en scène lors de la phase d' but premier de la comédie est certes de faire rire le spectateur/lecteur en recourant à un registre humoristique, mais elle peut aussi être le moyen de dénoncer et de du parcours invite à se poser diverses questions Quelles sont les caractéristiques d'une comédie ? Quelles sont les caractéristiques d'un personnage comique ? Qu'est-ce qu'un spectacle ? La comédie est-elle nécessairement uniquement drôle ? Comment le spectacle et la comédie permettent-ils de dénoncer et critiquer ? IIMolière, l'auteur du Malade imaginaire Molière, de son vrai nom Jean-Baptiste Poquelin, est un comédien et dramaturge du XVIIe siècle. Il est connu pour la diversité des registres dans lesquels il écrit farces, comédies-ballets, comédies de mœurs. Si ses pièces ont du succès, elles ne sont pourtant pas appréciées de tous. Elles choquent notamment les plus croyants de la société de l'époque, en dénonçant certaines dérives comme l'hypocrisie religieuse. Malgré plusieurs scandales, ses pièces rencontrent le succès et Molière reste protégé par le roi Louis XIV. Aujourd'hui, Molière est considéré comme un auteur classique est le pseudonyme de Jean-Baptiste Poquelin, né en 1622 et décédé en 1673. Il est le fils du tapissier du roi. Il perd sa mère à 10 Poquelin fait ses études au collège de Clermont à Paris et part ensuite à Orléans, où il obtient une licence en droit. Il exerce le métier d'avocat durant 5 mois avant de s'orienter vers le théâtre contre la volonté de son père. Son grand-père, amateur de la Comédie-Italienne et des troupes italiennes itinérantes pratiquant un théâtre fondé sur l'improvisation et le jeu des masques la commedia dell'arte, l'initie au monde du 1643, Jean-Baptiste Poquelin débute sa carrière en fondant la troupe de l'Illustre Théâtre avec Madeleine Béjart. C'est une comédienne déjà connue du public. L'année suivante, en 1644, il prend le pseudonyme de le succès n'est pas au rendez-vous pour la troupe, et très vite, elle s'endette. Molière est alors incarcéré pour dettes. Après avoir purgé sa peine, il part jouer en province avec Madeleine Béjart qui devient également sa compagne. Ils parcourent la France pendant quinze ans. Durant ces années, le comédien se forge une solide expérience d'acteur, de directeur de troupe mais aussi de metteur en scène. C'est également durant cette période qu'il écrit ses premiers textes La Jalousie du barbouillé, Le Dépit amoureux.Quinze ans plus tard, en 1658, Molière retourne à Paris. Il est protégé par le duc d'Orléans. Sa troupe et lui jouent devant le roi Louis XIV. En 1659, Les Précieuses ridicules connaissent un triomphe. La troupe parvient à s'installer au Palais-Royal. À partir de ce moment, Molière multiplie les créations théâtrales dans des registres chaque fois très différents farce, comédie-ballet Le Malade imaginaire, comédie de mœurs L'École des femmes, L'École des maris.Les pièces de Molière choquent une partie de la société. La pièce Tartuffe, jouée à Versailles en 1664, dénonce l'hypocrisie religieuse elle provoque le scandale. Elle est interdite jusqu'en 1669. Dom Juan est créé en 1665 et connaît le même sort que Tartuffe. Deux autres pièces suivent, Le Misanthrope en 1666 et L'Avare en calmer les esprits, Molière s'oriente vers un théâtre plus divertissant la comédie-ballet. Il écrit successivement Le Bourgeois gentilhomme, Les Fourberies de Scapin, L'Avare, Les Femmes savantes et Le Malade imaginaire en est emporté par une hémoptysie le 17 février 1673. Il meurt sur scène, en pleine représentation du Malade imaginaire, pièce dans laquelle il joue le rôle d'Argan. IIIPrésentation de l'œuvre ALe résumé de la pièce La pièce se déroule dans une maison bourgeoise. Elle met en scène Argan qui pousse sa fille Angélique à épouser un médecin. Mais celle-ci, déjà amoureuse de Cléante, refuse. Pendant toute la pièce, Argan est persuadé d'être très malade et que sa fin est proche. Le dénouement est heureux, Argan comprend que son épouse Béline ne l'aime pas et tente de lui prendre ses richesses, et il accorde à sa fille le droit d'épouser Cléante. Cette pièce se déroule en trois actes. Dans le premier acte, les personnages et la situation sont introduits Argan, se croyant gravement malade, cherche à marier sa fille à un médecin. Argan pense qu'il est gravement malade. Il est entouré de médecins et croit souffrir de plusieurs maladies. Il évoque son souhait de marier Angélique, sa fille aînée, à Thomas Diafoirus, un médecin. Mais secrètement, Angélique est déjà amoureuse de Cléante, un jeune premier de comédie. Elle avoue cet amour à sa servante Toinette. Béline, la nouvelle épouse d'Argan, souhaite qu'Angélique et Louison, la fille cadette d'Argan, se retirent dans un couvent afin qu'elle puisse hériter de toute la fortune de son époux. Elle fait venir un notaire avec qui elle est complice pour rédiger le testament de son mari. Toinette comprend les intrigues de Béline. Dévouée à son maître et aux filles de celui-ci, elle décide de déjouer ses la première scène, Molière déstabilise le spectateur. En effet, habituellement, la scène d'exposition d'une pièce de théâtre confronte toujours deux personnages. Mais dans le Malade imaginaire, Argan est seul en train de vérifier la facture de l'apothicaire. Cette facture permet déjà d'entrevoir l'obsession d'Argan pour la maladie et la médecine. On découvre ensuite le conflit entre un maître ridiculement déraisonnable et sa servante moqueuse, ce premier acte, Molière présente un père tyrannique qui souhaite forcer sa fille à épouser le mari qu'il a choisi. On découvre une Toinette complice d'Angélique, qui conteste l'autorité de son maître et qui n'hésite pas à le ridiculiser pour défendre sa protégée. Par son attitude, elle montre au public l'aveuglement d'Argan. 2L'acte II Le deuxième acte est marqué par l'entrée de Cléante, dont Angélique est amoureuse, qui s'introduit dans la maison d'Argan en se faisant passer pour un maître de musique. Cléante s'introduit dans la maison d'Argan et se fait passer pour le remplaçant du professeur de musique. Pensant avoir devant lui un véritable professeur de musique, Argan demande à Cléante de chanter. Il souhaite qu'Angélique l'accompagne. Les Diafoirus, père et fils, assistent à la scène. Les deux amants se prêtent au jeu et entonnent un air d'opéra, dont ils se servent pour se déclarer leur amour. Mais le leurre des deux jeunes ne fonctionne pas. Argan découvre l'imposture et chasse Cléante de chez lui. Furieux, il menace sa fille de la faire entrer au couvent si elle persiste à aimer Cléante et à ne pas épouser Thomas Diafoirus. Cléante s'est réfugié dans les appartements d'Angélique. Béline découvre son intrusion. Elle rapporte à son époux qu'il y a un homme chez Angélique. Argan interroge Louison, afin d'obtenir plus d'informations sur cette affaire. Sa fille cadette n'étant pas très douée pour les secrets, il devine que le garçon présent est Cléante. Se considérant comme le plus malheureux des hommes, il se lamente sur sa situation. Béralde, le frère d'Argan, arrive et lui propose un divertissement personnage de Thomas Diafoirus apparaît comme un être niais et stupide. De plus, il est dans l'incapacité de comprendre Angélique et de communiquer avec elle. 3L'acte III Dans le troisième acte, l'intrigue se résout. Argan démasque la cupidité de sa femme, qu'il chasse, et autorise les deux amoureux à se marier. Béralde cherche à éclairer son frère sur ses maladies imaginaires. Il lui conseille de se méfier des médecins. Il défend également les intérêts de sa nièce. Afin d'essayer de dégoûter son maître de la médecine, Toinette se déguise en médecin. Argan, qui commence à réfléchir, se fait passer pour mort. Il découvre ainsi la cupidité de sa femme, heureuse de son décès, et décide de la chasser. Parallèlement, il se rend compte de la bonté de sa fille et de Cléante. Il accepte finalement le mariage. Sur les conseils de Béralde et de Toinette, Argan devient docteur. Avec le numéro d'indignation de M. Purgon, médecin d'Argan, la satire de la médecine est exacerbée. La raison gagne son combat contre la déraison avec l'arrivée de Béralde le raisonneur ». BLes personnages principaux Quatre personnages tirent les ficelles de l'histoire Argan, Béline, Toinette et Angélique. Argan est un riche bourgeois dont la maladie imaginaire, point de départ de l'intrigue, représente sa difficulté à s'intégrer à la société. Il fait preuve d'une démesure qui fait rire le spectateur, mais qui inquiète sa a l'habitude de présenter de grands bourgeois à l'attitude ridicule dans ses pièces de théâtre. Argan est inadapté à la société dans laquelle il vit, il est asocial. C'est un homme incapable de mener une vie en harmonie avec les autres et de vivre dans la vie réelle. Son existence est déséquilibrée, il se réfugie derrière la maladie afin de cacher cette inadaptation et ce déséquilibre. Au fur et à mesure des scènes, il se comporte tantôt comme un tyran, tantôt comme un enfant blessé ou gâté. Ces changements d'attitude traduisent sa démesure, c'est un hypocondriaque qui trouve un sens à sa vie dans la folie fait rire le spectateur, mais elle inquiète son entourage. L'indifférence qu'il porte aux autres et l'égoïsme dont il fait preuve sont présents tout au long de la pièce. Afin d'améliorer son confort médical, il souhaite utiliser sa fille comme une marchandise. Et quand celle-ci s'oppose à ses projets et va à l'encontre de sa volonté, il prétend la si ses plans sont finalement stoppés par Béralde et Toinette, Argan reste incurable. À la fin de la pièce, sa folie n'est plus dangereuse pour ses proches mais il reste inadapté à la vie en société. Béline, représentant l'épouse hypocrite et intéressée, n'apparaît sur scène que pour semer la discorde. Béline est une intrigante qui incarne la figure de l'épouse hypocrite et intéressée. Elle est peu présente sur scène, elle n'apparaît d'ailleurs que dans 5 scènes. Cependant, lorsqu'elle est présente, elle sème la discorde avec efficacité. C'est une femme rusée et perspicace, elle a cerné l'esprit de son mari. Elle s'emploie donc à nourrir sa folie, à le conforter dans ses obsessions et dans son identité de malade gravement atteint. De plus, elle l'infantilise excessivement en s'assurant que l'affection maternelle qu'elle lui donne sera récompensée financièrement. C'est la confiance qu'elle place en Toinette qui la perdra car Toinette, fidèle à ses maîtres, l'exploitera très habilement. Toinette, la servante d'Argan, est une femme critique qui tente d'éclairer Argan, ainsi que le spectateur, sur la part de ridicule de chacun des est une femme facétieuse, impertinente et sarcastique. Elle se moque constamment de son maître Argan et le ridiculise en toute occasion. Elle cherche à éclairer Argan et à le rendre plus clairvoyant, elle n'hésite pas à bafouer son autorité pour cela. Son caractère est différent avec Angélique, elle se montre tendre, prévenante voire interventions de Toinette dans la pièce sont toujours pertinentes. On peut dire qu'elle éclaire le spectateur sur la part de ridicule de chacun des personnages. D'une certaine façon, elle incarne l'œil critique de la pièce. 4Angélique Angélique est la fille d'Argan. Elle illustre l'idéal de la transparence morale. Son évolution au cours de l'histoire est la plus remarquable. Angélique découvre l'amour et se rebelle face à l'autorité. Elle passe de la jeune innocente qui tombe amoureuse pour la première fois à une femme de caractère qui remet Béline à sa place. C'est l'évolution du langage qu'elle utilise tout au long de la pièce qui montre l'affirmation de son caractère. Ses premières répliques expriment l'émoi amoureux. Puis, plus on avance dans la pièce, plus ces répliques deviennent agressives, perfides, sèches, notamment quand elle s'adresse à Béline. Angélique incarne l'idéal de la transparence morale. Qu'elle défende son amour ou qu'elle y renonce, elle utilise la même énergie et la même combativité. CLes thèmes principaux de la pièce Les trois thèmes principaux de la pièce permettent à Molière de faire rire le spectateur, tout en abordant des sujets importants pour l'époque. Ainsi, on note la présence du comique, de l'hypocondrie et de la médecine, de la déraison et de la raison. 1Le comique La comédie-ballet est créée par Molière. Dans Le Malade imaginaire, plusieurs types de comique sont utilisés pour faire rire le spectateur ou le lecteur le comique de geste, le comique de mots, le comique de situation et le comique de caractère. Ce dernier type de comique est surtout utilisé par particularité du Malade imaginaire est d'être une comédie-ballet. C'est Molière qui crée ce genre théâtral afin de divertir la cour de Louis XIV. La comédie-ballet mélange théâtre, musique et danse. Molière demande au musicien Marc-Antoine Charpentier de composer la musique de cette pièce. Le Malade imaginaire rentre dans la catégorie des comédies. Les situations comiques, les moqueries et l'exagération sont les caractéristiques de la comédie. Au XVIIe siècle, toutes les pièces qui se terminent bien sont considérées comme des comédies. Dans Le Malade imaginaire, le registre comique est présent. Molière ne cesse d'utiliser des procédés comiques pour divertir au mieux le comique de geste est utilisé dans Le Malade imaginaire. Dans l'acte I, à la scène 5, Toinette et Argan se confrontent. Cette scène rappelle fortement celle qui oppose Dorine, la servante, à son maître Orgon dans Tartuffe. Comme Argan, Orgon veut lui aussi marier sa fille contre son gré. Les similitudes entre Toinette et Dorine sont notables. Les deux servantes ont la même impertinence et la même audace. Dans Le Malade imaginaire, Argan est impuissant face à sa servante qui le fait tourner en bourrique, cela accentue la bouffonnerie de la scène. Il est excédé par Toinette qui se joue de lui en donnant des ordres à sa place. Il cherche à prendre le dessus, en s'armant d'un bâton et en la poursuivant autour d'une table. C'est une action vaine qui est finalement plus pénible pour lui que pour sa servante. Dans la scène 6 de l'acte I, Toinette ensevelit son maître sous ses oreillers en se souciant peu de la présence de Béline. Le contraste entre Toinette, la malicieuse pleine d'énergie, et Argan, l'éternel convalescent léthargique, est un des ingrédients du comique très efficace dans cette pièce. Dans la scène 5 de l'acte III, on retrouve encore une fois Argan dans une posture ridicule. Il est désespéré par les prévisions funestes de M. Purgon, son médecin. Considérant celui-ci comme son sauveur, Argan l'implore de lui sauver la vie avec des gestes de supplication. La gestuelle d'Argan n'est pas précisée dans les didascalies, mais l'écriture de Molière est précise, elle fournit de nombreuses indications pour inspirer le jeu de l'acteur. Le comique de mots est d'abord présent dans les noms des personnages Purgon, Bonnefoi. Le rire est suscité par l'effet comique produit par des répétitions, des jeux de mots, des mélanges de registres de langue, etc. On le retrouve surtout dans les reparties de Toinette, notamment lorsqu'elle s'exprime par des jeux de mots ou lorsqu'elle utilise l'ironie pour ridiculiser les médecins. C'est à Monsieur Fleurant à y mettre le nez ».Le Malade imaginaire, Acte I, scène 2L'ironie du passage naît dans le jeu de mots entre le nom de l'apothicaire, M. Fleurant, et le nez. Fleurant vient du verbe fleurer », qui signifie sentir une odeur », d'où l'analogie avec le nez. Dans cette scène, Argan lui demande si son lavement a été efficace. Toinette lui répond que ce n'est pas à elle de s'en assurer et, par ce jeu de mots ironique, critique dans le même temps la médecine. Toinette incarne le comique de mots dans cette pièce, même quand elle n'en est pas la source directe. En effet, les injures que profère Argan à son encontre impudente », coquine », etc. appartiennent au comique de mots. Plus le maître insulte sa servante, plus il semble impuissant face à l'indifférence de Toinette. Elle le nargue et sa colère devient dérisoire face à cette attitude. On retrouve enfin le comique de mots dans les discours ridicules des médecins, notamment dans les dialogues des Diafoirus. Ils font preuve d'une suffisance et d'un manque de simplicité qui relèvent de l'absurde et du ridicule. Dans la pièce, les médecins s'expriment de façon caricaturale et multiplient l'utilisation des superlatifs et des hyperboles. Le Malade imaginaire, Acte II, scène 5Thomas Diafoirus, le fils de M. Diafoirus avec lequel Argan veut marier sa fille, rencontre ici pour la première fois sa future épouse, Angélique. En plus de s'exprimer d'une façon caricaturale et exagérée pour une première rencontre, il fait également appel à des références extérieures extrêmement recherchées. Le comique de situation est également présent dans Le Malade imaginaire. L'effet comique est alors produit par la situation d'un personnage dans l'histoire. La situation est généralement racontée sous forme de surprises, rebondissements, coïncidences ou quiproquos. Dans la scène 5 de l'acte I, on observe ainsi un quiproquo entre Angélique et Argan Angélique pense à Cléante et cela la remplit de joie. Argan est satisfait car il pense marier sa fille. Le père et la fille sont tous les deux euphoriques pour des raisons différentes. Ce qui rend le quiproquo efficace dans cette scène, c'est que le spectateur ignore les projets d'Argan, il découvre le malentendu en même temps que les personnages. Le comique de caractère, produit par la description des traits moraux, des vices ou des idées des personnages, est présent par l'intermédiaire du personnage d'Argan. Ses sautes d'humeur sont au cœur du Malade imaginaire. Son ingénuité excessive, sa peur et son impulsivité sont autant d'attitudes qui accentuent le comique de la pièce. En écoutant avec docilité les extravagances de Toinette déguisée en médecin ou encore en se laissant intimider par les prévisions de M. Purgon, Argan fait rire du début à la fin. 2L'hypocondrie et la médecine La maladie, et plus précisément la maladie imaginaire, est au centre de la pièce. Argan est un hypocondriaque, c'est-à-dire une personne toujours préoccupée par sa santé qui craint perpétuellement d'être malade. Par le biais de ce personnage, Molière fait la satire de la médecine de l'époque. Argan pense que la maladie et la mort le menacent de façon permanente. Le Malade imaginaire est une satire, c'est-à-dire un écrit dans lequel l'auteur fait la critique d'une époque, d'une politique, d'une morale. Ici, Molière s'attaque à la médecine. À l'instar d'autres pièces où il déguisait des valets en médecins Le Médecin malgré lui, Molière représente des personnages de médecins qu'il tourne en dérision. Au temps de Molière, la médecine n'est pas évoluée. Les maladies sont toutes soignées de la même façon par des saignées, des purges et des clystèreslavement ou injection. Les médecins ont une mauvaise réputation. Ils sont souvent moqués dans les pièces de théâtre de l'époque. À cause des pertes familiales qu'il a subies son fils, sa compagne, l'hostilité qu'éprouve Molière envers la médecine est sincère. Il croit en la toute-puissance de la nature et considère qu'on ne doit pas la corriger. La pièce de Molière est une satire de son époque. Cependant, son thème est tout aussi actuel au XXIe siècle. La peur de la maladie est universelle. Les Argans » sont nombreux en 2020. Le paradoxe du XXIe siècle fait que plus la science évolue et guérit, plus la peur de la maladie se développe dans les sociétés modernes. 3La déraison et la raison La pièce est marquée par la déraison dont fait preuve Argan avec son obsession de la maladie. Cette déraison semble dicter toutes ses réactions et ses décisions, y compris celle de marier sa fille à un médecin. Elle est dangereuse, étant donné qu'elle efface tout a avant tout une maladie de la raison. Son obsession de la maladie développe une passion pour la médecine. Il voue une confiance aveugle aux médecins, au détriment de tout bon sens. Au fur et à mesure de la pièce, les différents aspects de sa personnalité se révèlent. Il est tantôt capricieux, infantile, crédule, tantôt autoritaire ou homme d'affaires éclairé. Mais la déraison dont il fait preuve à des degrés différents reste dominante. À cause de sa passion pour la médecine, Argan souhaite marier sa fille contre son gré à un médecin. Pour lui, il serait pratique de disposer d'un médecin à volonté. Le culte qu'il voue aux médecins le pousse à croire à tout et n'importe quoi. Il croit successivement aux diagnostics contradictoires de Purgon et des Diafoirus, puis aux balivernes que lui raconte Toinette lorsqu'elle est déguisée en médecin. Son respect de la science prévaut sur sa lucidité. Sa déraison devient dangereuse et prend la forme de l'aveuglement lorsqu'il envisage de déshériter ses enfants au profit de son épouse hypocrite et vénale. Le seul antidote que Molière trouve à la déraison d'Argan est la raison de Toinette et de Béralde. Les interventions de ces deux personnages opposent toujours des arguments de bon sens au manque de lucidité et à l'extravagance d'Argan. Béralde et Toinette incarnent la sagesse et la raison. Ils sont attachés à la vérité, ils font preuve de clairvoyance. Le combat qu'ils mènent arrive finalement à rendre la déraison d'Argan inoffensive. Molière se sert de ces deux personnages pour défendre sa satire. Les arguments de Béralde sont la traduction de sa propre pensée. AActe II, scène 2 Purgon m'a dit de me promener le matin dans ma chambre douze allées et douze venues ; mais j'ai oublié à lui demander si c'est en long ou en large. TOINETTE. Monsieur, voilà un… ARGAN. Parle bas, pendarde ! Tu viens m'ébranler tout le cerveau, et tu ne songes pas qu'il ne faut point parler si haut à des malades. TOINETTE. Je voulais vous dire, Monsieur… ARGAN. Parle bas, te dis-je. TOINETTE. Monsieur… Elle fait semblant de parler ARGAN. Eh ? TOINETTE. Je vous dis que… Elle fait semblant de parler ARGAN. Qu'est-ce que tu dis ? TOINETTE, dis que voilà un homme qui veut parler à vous. ARGAN. Qu'il vienne. Toinette fait signe à Cléante d'avancer. CLÉANTE. Monsieur… TOINETTE, raillant. Ne parlez pas si haut, de peur d'ébranler le cerveau de Monsieur. CLÉANTE. Monsieur, je suis ravi de vous trouver debout et de voir que vous vous portez mieux. TOINETTE, feignant d'être en colère. Comment qu'il se porte mieux ? Cela est faux, Monsieur se porte toujours J'ai ouï dire que Monsieur était mieux, et je lui trouve bon visage. TOINETTE. Que voulez-vous dire avec votre bon visage ? Monsieur l'a fort mauvais, et ce sont des impertinents qui vous ont dit qu'il était mieux. Il ne s'est jamais si mal porté. ARGAN. Elle a raison. TOINETTE. Il marche, dort, mange, et boit tout comme les autres ; mais cela n'empêche pas qu'il ne soit fort malade. ARGAN. Cela est vrai. j'en suis au désespoir. Je viens de la part du maître à chanter de Mademoiselle votre fille. Il s'est vu obligé d'aller à la campagne pour quelques jours, et, comme son ami intime, il m'envoie à sa place pour lui continuer ses leçons de peur qu'en les interrompant elle ne vînt à oublier ce qu'elle sait déjà. ARGAN. Fort bien. Appelez Angélique. TOINETTE. Je crois, Monsieur, qu'il sera mieux de mener Monsieur à sa chambre. faites-la venir. TOINETTE. Il ne pourra lui donner leçon comme il faut s'ils ne sont en particulier. ARGAN. Si fait, si fait. TOINETTE. Monsieur, cela ne fera que vous étourdir, et il ne faut rien pour vous émouvoir en l'état où vous êtes, et vous ébranler le cerveau. ARGAN. Point, point, j'aime la musique, et je serai bien aise de… Ah ! la voici. Allez-vous-en voir, vous, si ma femme est habillée. » La prescription de Monsieur Purgon est par essence ridicule. Molière ridiculise les médecins et affirme le caractère satirique de sa pièce. Comique de caractère infantilité d'Argan. Effets de surprise Argan accepte que sa servante se moque de lui. Phrase à caractère jussif l'emploi du futur dévoile un ordre direct mais atténué de Toinette à son maître. L'essentiel à retenir du texte Argan est une personne méfiante, ce qui remet en cause sa folie. Elle n'est pas si étendue qu'on le pense. Il est obsédé par la maladie, ce qui relève plus du psychologique que du physique. C'est l'une des rares scènes où Argan approuve sa servante. La scène se passe en trois mouvements le dialogue entre Toinette et Argan, la rencontre entre Argan et Cléante, et la double énonciation accompagnée d'effets d'ironie. BActe II, scène 5 MONSIEUR DIAFOIRUS.… Allons, Thomas, avancez. Faites vos pas par le père qu'il convient commencer ?MONSIEUR je viens saluer, reconnaître, chérir et révérer en vous un second père ; mais un second père auquel j'ose dire que je me trouve plus redevable qu'au premier. Le premier m'a engendré ; mais vous m'avez choisi. Il m'a reçu par nécessité ; mais vous m'avez accepté par grâce. Ce que je tiens de lui est un ouvrage de son corps, mais ce que je tiens de vous est un ouvrage de votre volonté ; et d'autant plus que les facultés spirituelles sont au-dessus des corporelles, d'autant plus je vous dois, et d'autant plus je tiens précieuse cette future filiation, dont je viens aujourd'hui vous rendre par avance les très humbles et très respectueux les collèges, d'où l'on sort si habile homme !THOMAS a-t-il bien été, mon père ?MONSIEUR à saluez ?MONSIEUR DIAFOIRUS, à c'est avec justice que le Ciel vous a concédé le nom de belle-mère, puisque l'on… n'est pas ma femme, c'est ma fille à qui vous donc est-elle ?ARGAN. Elle va mon père, qu'elle soit venue ?MONSIEUR toujours le compliment de ne plus ne moins que la statue de Memnon, rendait un son harmonieux, lorsqu'elle venait à être éclairée des rayons du soleil tout de même me sens-je animé d'un doux transport à l'apparition du soleil de vos beautés. Et, comme les naturalistes remarquent que la fleur nommée héliotrope tourne sans cesse vers cet astre du jour, aussi mon cœur dores-en-avant tournera-t-il toujours vers les astres resplendissants de vos yeux adorables, ainsi que vers son pôle unique. Souffrez donc, Mademoiselle, que j'appende aujourd'hui à l'autel de vos charmes l'offrande de ce cœur qui ne respire et n'ambitionne autre gloire que d'être toute sa vie, Mademoiselle, votre très humble, très obéissant et très fidèle serviteur et en le raillant. Voilà ce que c'est que d'étudier, on apprend à dire de belles choses. […]THOMAS DIAFOIRUS, il tire une grande thèse roulée de sa poche, qu'il présente à Angélique. J'ai contre les circulateurs soutenu une thèse, qu'avec la permission de Monsieur, j'ose présenter à Mademoiselle, comme un hommage que je lui dois des prémices de mon c'est pour moi un meuble inutile, et je ne me connais pas à ces Donnez, donnez. Elle est toujours bonne à prendre pour l'image ; cela servira à parer notre la permission aussi de Monsieur, je vous invite à venir voir l'un de ces jours, pour vous divertir, la dissection d'une femme, sur quoi je dois divertissement sera agréable. Il y en a qui donnent la comédie à leurs maîtresses ; mais donner une dissection est quelque chose de plus galant. » Des paroles qui montrent le comportement autoritaire et directif de M. Diafoirus mais également celui d'Argan. Le manque de vivacité d'esprit de Thomas est souligné. Molière renforce ainsi le procédé du comique de caractère. Thomas a un comportement infantile. Sa stupidité est mise en exergue dans cette scène. Il quémande l'approbation de son père pour chacune de ses questions et de ses gestes. Il multiplie les maladresses quand il agit par lui-même. Par étourderie, il confond sa promise et sa future belle-mère. Pour la même raison et pensant la séduire ainsi, il propose à Angélique de venir voir une dissection. Par l'intermédiaire du ridicule et du grotesque de situation, Molière forge une esthétique du rire présente dans toute la pièce. L'ironie de Toinette est marquée par l'utilisation d'antiphrases. Utilisation de parallélismes et d'antithèses. Thomas oppose son père et son beau-père dans le but de montrer la supériorité d'Argan et d'avoir ses bonnes grâces. Rythme ternaire effet de simultanéité. Superlatifs. Accumulation effet d'amplification. Périphrases utilisation du terme second père » pour qualifier son futur beau-père et Astre du jour » pour parler du soleil. Métaphores Thomas fait de la femme une déesse et l'assimile au soleil. Vocabulaire qui appartient à la préciosité, adjectifs emphatiques. L'essentiel à retenir du texte La scène 5 de l'acte II raconte la rencontre entre Argan et les Diafoirus père et fils. M. Diafoirus présente son fils Thomas. Celui-ci doit demander la main d'Angélique. C'est une scène qui mélange le comique de situation, la parodie et le comique de caractère. Sur fond de drôlerie, la scène est une satire des mœurs de l'époque de Molière. Elle théâtralise une rencontre amoureuse arrangée. La scène est bien remplie. Il y a deux camps » présents. Des personnages très variés animent la scène. On retrouve les vieux les deux pères Argan et M. Diafoirus et les jeunes Thomas le prétendant et Angélique. Toinette, la servante, est également présente sur la scène. La façon dont Thomas s'exprime est un concentré de pédantisme et de préciosité. Il utilise les longues phrases que l'on trouve généralement dans les envolées lyriques. Molière rend sa présence sur scène grotesque. CActe III, scène 10 TOINETTE. Monsieur, je vous demande pardon de tout mon cœur. ARGAN, bas à Béralde. Cela est admirable !TOINETTE. Vous ne trouverez pas mauvais, s'il vous plaît, la curiosité que j'ai eue de voir un illustre malade comme vous êtes ; et votre réputation, qui s'étend partout, peut excuser la liberté que j'ai prise. je suis votre serviteur. vois, Monsieur, que vous me regardez fixement. Quel âge croyez-vous bien que j'aie ? ARGANJe crois que tout au plus vous pouvez avoir vingt-six ou vingt-sept ans. ah, ah, ah, ah ! J'en ai quatre-vingt-dix. ? Vous voyez un effet des secrets de mon art, de me conserver ainsi frais et vigoureux. ma foi, voilà un beau jeune vieillard pour quatre-vingt-dix ans. suis médecin passager qui vais de ville en ville, de province en province, de royaume en royaume, pour chercher d'illustres matières à ma capacité, pour trouver des malades dignes de m'occuper, capables d'exercer les grands et beaux secrets que j'ai trouvés dans la médecine. Je dédaigne de m'amuser à ce menu fatras de maladies ordinaires, à ces bagatelles de rhumatisme et de fluxions, à ces fiévrottes, à ces vapeurs et à ces migraines. Je veux des maladies d'importance, de bonnes fièvres continues avec des transports au cerveau, de bonnes fièvres pourprées, de bonnes pestes, de bonnes hydropisies formées, de bonnes pleurésies avec des inflammations de poitrine c'est là que je me plais, c'est là que je triomphe ; et je voudrais, Monsieur, que vous eussiez toutes les maladies que je viens de dire, que vous fussiez abandonné de tous les médecins, désespéré, à l'agonie, pour vous montrer l'excellence de mes remèdes, et l'envie que j'aurais de vous rendre service. vous suis obligé, Monsieur, des bontés que vous avez pour moi. votre pouls. Allons donc, que l'on batte comme il faut. Ahy, je vous ferai bien aller comme vous devez. Hoy ! ce pouls-là fait l'impertinent. Je vois bien que vous ne me connaissez pas encore. Qui est votre médecin ? Purgon. homme-là n'est point écrit sur mes tablettes entre les grands médecins. De quoi dit-il que vous êtes malade ? dit que c'est du foie, et d'autres disent que c'est de la rate. sont tous des ignorants c'est du poumon que vous êtes malade. poumon ? Que sentez-vous ! sens de temps en temps des douleurs de tête. le me semble parfois que j'ai un voile devant les yeux. quelquefois des maux de cœur. sens parfois des lassitudes par tous les membres. quelquefois il me prend des douleurs dans le ventre, comme si c'étaient des coliques. poumon. Vous avez appétit à ce que vous mangez ? Monsieur. poumon. Vous aimez à boire un peu de vin ? Monsieur. poumon. Il vous prend un petit sommeil après le repas et vous êtes bien aise de dormir ? Monsieur. poumon, le poumon, vous dis-je. Que vous ordonne votre médecin pour votre nourriture ? m'ordonne du ! la ! ! ! œufs ! le soir de petits pruneaux, pour lâcher le ventre. ! surtout de boire mon vin fort trempé. ignoranta, ignorantum ! Il faut boire votre vin pur ; et pour épaissir votre sang, qui est trop subtil, il faut manger de bon gros bœuf, de bon gros porc, de bon fromage de Hollande, du gruau et du riz, et des marrons et des oublies, pour coller et conglutiner. Votre médecin est une bête. Je veux vous en envoyer un de ma main, et je viendrai vous voir de temps en temps tandis que je serai en cette ville. m'obligez beaucoup. diantre faites-vous de ce bras-là ? ? un bras que je me ferais couper tout à l'heure, si j'étais que de vous. pourquoi ? voyez-vous pas qu'il tire à soi toute la nourriture, et qu'il empêche ce côté-là de profiter ? ; mais j'ai besoin de mon bras. avez là aussi un œil droit que je me ferais crever, si j'étais en votre place. un œil ? voyez-vous pas qu'il incommode l'autre et lui dérobe sa nourriture ? Croyez-moi, faites-vous-le crever au plus tôt ; vous en verrez plus clair de l'œil gauche. n'est pas pressé. Je suis fâché de vous quitter si tôt ; mais il faut que je me trouve à une grande consultation qui se doit faire pour un homme qui mourut hier. un homme qui mourut hier ? pour aviser, et voir ce qu'il aurait fallu lui faire pour le guérir. Jusqu'au revoir. savez que les malades ne reconduisent pas. » Utilisation de la gradation, afin d'intensifier l'importance du médecin. Amplification de l'importance du médecin par l'utilisation de l'accumulation. Épanalepse. Complément circonstanciel de but. L'adverbe trop » souligne l'excès. Comique d'opposition qui met en exergue le caractère arbitraire des ordonnances et contre-ordonnances. Allitération en [b]. Énumération avec répétition de conjonction de coordination. Asyndète. Dans cette tirade sans réplique possible, Molière condamne les médecins. Adjectif possessif montre le mépris de Toinette et la mise à distance qu'elle installe entre elle et les médecins. Confirmation de l' Ignorantus, ignoranta, ignorantum ». Allitération en [v]. L'essentiel à retenir du texte Toinette utilise un dernier recours pour éviter le malheur d'Angélique. Elle éclaire Argan. On constate son rôle dans le dénouement final. Elle montre finalement à Argan que tous ses soi-disant symptômes sont au final des indicateurs de bonne santé. Molière utilise le comique de répétition pour montrer que les prescriptions des médecins sont aléatoires. La scène présente trois mouvements principaux Toinette déguisée en médecin arrive chez Argan dans le but de l'ausculter à domicile. Toinette prescrit à Argan un régime alimentaire et lui donne des conseils à suivre, la scène prend fin avec un échange sur propositions d'amputations diverses et des adieux entre le médecin et son patient.
Oui, on a toutes pleuré à cause d’un homme. On a même planté des aiguilles dans une poupée en pensant à lui. Mais était-il pour autant le monstre suprême ? Les différents types de salauds Le salaud insaisissable Comme Corto Maltese, son moteur, c’est le départ. Son principe de vie tailler la route. Pas d’attache, donc. Juste des pauses ici et là, le regard dans le lointain, déjà au port suivant. Quoi de plus irrésistible que ce baroudeur insaisissable, plein de parfums d’ailleurs, dont on ne sait jamais tout, et qui a le don de disparaître avant même que l’histoire ait pu commencer... Salaud ? Pas forcément, non. Plutôt héros, mais de sa propre cause. Loin de vous et sans vous. En toute liberté. D’ailleurs, il ne vous a rien promis. N’a fait que passer. Forcément, ça fait mal, car c’est pile à ce moment-là qu’on s’enflamme et s’accroche. Mais qu’y peut-il, lui ? L’amour n’est pas l’objet de sa quête. C’est le marin, toujours en partance; la star hollywoodienne, intouchable; le médecin du bout du monde; l’aventurier solitaire... L’homme qui se dérobe, celui qu’on n’aura jamais. Un pur fantasme, au fond, et comment le lui reprocher...Pourquoi est-il comme ça ? Soit parce qu’il se protège de l’amour en le fuyant, en se contentant de l’effleurer, soit parce que ce sentiment ne lui dit rien du tout. Pour donner de l’amour et en recevoir, encore faut-il avoir cette culture-là, note le psychiatre Serge Hefez*. C’est-à-dire avoir été suffisamment aimé, enfant. Souvent, ces hommes ne reconnaissent pas ce sentiment-là. La solitude est le lot de tous les héros. Le salaud prédateur C’est un consommateur, et les femmes sont en tête de gondole avec une date de péremption dépassant rarement le week-end ou la nuit. Il aime le prêt-à-emporter » et peut virer goujat, tendance misogyne agressif, s’il est éconduit. Il se pense irrésistible et baratine avec plus ou moins de finesse, de Je sens comme une évidence entre nous », cinq minutes après vous avoir offert un drink », à c’est vous que j’attendais ». Il est ostentatoire, collectionne les cartes bancaires Gold-Platinum-Prestige et aime les miroirs dans la chambre pour mirer sa mâlitude » en action. Dans une soirée, il drague même s’il est accompagné, ou trompe sa femme avec sa meilleure amie. Sur Meetic, il chasse sous plusieurs profils. Prêt à toutes les promesses d’amour-toujours pour emballer », et a généralement une ex ou une pro à rappeler, au cas où il rentrerait bredouille. C’est un peu Hugh Grant dans Bridget Jones ».Pourquoi est-il comme ça ? Il a une très mauvaise estime de lui-même, il ne s’aime pas. Et il traite les femmes avec le même mépris. Ses performances servent à redorer son ego défaillant. Mais comme, inconsciemment, il pense ne pas mériter les femmes qu’il séduit, il sabote ou salit la relation. Autre possibilité aimer n’est simplement » pas sa priorité dans la vie. L’adrénaline dépensée pour satisfaire ses ambitions professionnelles et/ou sociales le galvanise à temps plein, et le sexe sans affect lui suffit. Le salaud dominateur Il étouffe, il écrase et il flingue. As de la critique, il dévalorise non-stop, en tête-à-tête comme en public. Votre cuisine, C’est pas Robuchon ! » ; vos trois kilos perdus sont salués d’un Tu voulais pas te mettre au régime ? » ou Tu n’as plus de seins ». Persuadé d’être un érudit, il impose son point de vue en expert omnipotent. De la géopolitique à la coloration capillaire, il surpasse l’émissaire de l’Onu ou la baronne Nadine de Rothschild, et pointe vos erreurs aussi promptement que Jackie Chan. Résultat on s’éteint à force d’autocensure. Pourquoi est-il comme ça ? Sa survie psychique semble être étroitement liée à la dépréciation des autres. Il est comme quelqu’un qui se noie et qui écrase la tête de son sauveteur afin d’en sortir vivant », explique Isabelle Nazare-Aga, thérapeute comportementaliste. Il s’offre une illusoire puissance en anéantissant l’autre. Souvent, il se sent aussi en état d’infériorité dans le couple – que son job soit moins valorisé socialement, son salaire plus bas, qu’il y ait un décalage dans le niveau d’études. C’est en agressant qu’il reprend le pouvoir dans l’intimité. Le salaud narcissique Il est charmant tant que vous ne commettez pas l’erreur » d’avoir des soucis. Déprime, maladie, difficultés au travail – pire, chômage –, et son masque s’effrite, il prendra la tangente. Toute ombre susceptible de ternir par ricochet sa propre image lui est insupportable. Son » couple doit faire pâlir d’envie Ken et Barbie. Votre mission ? Flatter son ego. Si vous n’êtes pas, ou plus, en état, il va chercher quelqu’un d’autre qui saura lui renvoyer une image plus valorisante et lui permettra de rester sur son piédestal », explique la psychanalyste Marie-France est-il comme ça ? Il attend que le couple répare son malaise intérieur. L’amour qu’il offre n’est trop souvent qu’un amour narcissique, et il est difficile de distinguer l’adoration de l’être aimé de l’adoration de soi », complète la psychiatre. Les narcissiques manquent d’estime d’eux-mêmes à cause de déceptions précoces. Mal aimés, pas aimés, rejetés, qui leur reste-t-il à aimer sinon eux-mêmes ? », ajoute Serge Hefez. Le salaud peureux Pour lui, l’amour est une sacrée tuile ! Vigilance pour le repérer car il se montre d’abord attentif, prévenant, ravi de partager vos passions et de rencontrer vos amis. Il vous fait même des déclarations. Le hic ? S’il vous sent prête à passer du je » au nous », pire, à construire, il panique, et d’autant plus s’il est épris. Son angoisse étant à la hauteur de son attachement, c’est le revirement total il devient distant, n’est plus joignable ou overbooké, décline par mails expéditifs les projets qu’il avait lui-même formés avec vous Suis charrette. Impossible d’aller à Amsterdam ce week-end. A plus.» Mieux, il se défile carrément le jour du mariage. Vous n’y êtes pour rien, cela se joue avec est-il comme ça ? Il a peur de se perdre et d’être englouti par l’amour, peur d’être abandonné ou trahi, peur de faire des enfants, par crainte de ne pas être à la hauteur de la responsabilité, décode Marie-France Hirigoyen. Son histoire d’enfant ne lui a pas permis d’élaborer des bases assez solides à son narcissisme pour accepter qu’aimer, c’est aussi prendre le risque de souffrir. Parce qu’elles n’offrent pas de garanties, les relations affectives sont inquiétantes, certains préfèrent fuir dans le détachement. D’autres deviennent agressifs, mais c’est pour masquer le petit garçon apeuré, parfois dépressif, qui sommeille en eux. » Le salaud menteur Il ne connaît jamais le nom de l’hôtel où il descend, encore moins son numéro de téléphone, et n’est joignable que sur son portable. Vous êtes sa maîtresse depuis trois ans ? Sa femme, bien sûr, il ne l’aime plus, ne la touche plus »... et vous apprenez qu’elle vient d’accoucher. Vous l’interrogez sur ses réunions inopinées le dimanche ? Pour poser une question pareille, tu dois avoir quelque chose à te reprocher ! » Son objectif est d’avoir le dessus. Pour déstabiliser et amener la femme à douter de la réalité de ce qui vient de se passer ou de se dire », souligne Marie-France est-il comme ça ? Parce que ça l’arrange. Il s’aime beaucoup, et son seul but est son confort individuel, aussi adapte-t-il le scénario à ses besoins. Peu lui importe ce que l’autre ressent. Il s’est construit avec une mauvaise image des femmes toutes-puissantes, donc dangereuses. Avec elles, il se méfie ou asservit. Le salaud détaché Sa profession de foi la maîtrise ». Under control à l’année, il ne prend jamais de risque, se remet rarement en question, aime le politiquement correct ». Il a des aventures juste pour le sexe » mais, peu à l’aise avec le charnel, il est plutôt porno-chic qu’étreinte lascive. Vous l’entraînerez chez vous ou à l’hôtel chez lui, l’intrusion serait trop risquée, mais il partira à 3 heures du matin, sans un mot d’explication. Jamais de petit-déjeuner en duo, ou alors, en public, au café. Il ne vous présente pas plus à ses amis qu’il n’a envie de connaître les vôtres. Zéro vacances communes. Amoureuse, vous persévérez ? Il déguerpira, vos affects lui donnent des vapeurs. Pourquoi est-il comme ça ? Double diagnostic l’amour est pour lui une complication de plus dans un monde déjà difficile à vivre, et il est plus simple de s’en passer. Il préfère une bulle confortable de relations sans lendemain, et éviter le tourment de la passion et du désir sexuel », analyse Marie-France Hirigoyen. Autre possibilité, il idéalise. Or rencontrer la perfection est impossible. Résultat ses amours sont tièdes et il vit inconsciemment l’échec de ses relations comme un bénéfice Son fantasme reste intact », décode la psychanalyste Sophie Cadalen. Le salaud adulescent Syndrome Peter Pan ou j’ai pris de mauvaises habitudes avec Môman ». Sa meute de copains est prioritaire. Même en couple, il se vit toujours en ado célibataire. Enceinte de neuf mois, il vous laissera seule tout un week-end au 5e sans ascenseur pour ne pas manquer son festival de powerball. Il vous offre un robot ménager pour la Saint-Valentin, ne vous tend une rose que sur l’insistance du Pakistanais de la pizzeria, met les pieds sous la table, ne trouve jamais la porte du lave-vaisselle et ne range rien. Il vous voit comme sa est-il comme ça ? Il a été élevé dans l’idée que les femmes doivent materner ces pauvres hommes, les servir, les consoler, les rassurer. Il est le produit de son éducation », note Marie-France Hirigoyen. Pour lui, une femme ne peut être qu’une mère la sienne. Le salaud pervers Il est souvent chaleureux, voire charismatique. Si attentionné au début qu’on se croit l’élue et qu’on est prête à tout pour lui plaire et lui faire plaisir. Comme il sait feindre la réciprocité, il vous rend addict, tout doucement. Et c’est quand vous êtes prise » que son comportement change. Dans l’intimité, bien sûr, car en public, il reste irréprochable. En tête-à-tête, il vous casse à force de sous-entendus, lézarde votre confiance en vous, vos certitudes, vous culpabilise même, pour mieux vous soumettre, vous manipuler. Sape le lien au fur et à mesure qu’ils se construit, oublie les détails qui vous touchent. Monnaye psychologiquement le peu qu’il consent à donner. Parle, mais ne communique pas. A son contact, on se vide, on se perd. Mais à qui en parler ? En général, il fait le vide autour de sa victime afin que nul ne s’avise de lui ouvrir les yeux. Pourquoi est-il comme ça ? Le refus de communication directe est l’arme absolue du pervers. La femme se trouve obligée de faire les demandes et les réponses, et commet évidemment des erreurs, qu’il relève pour pointer sa nullité, explique Marie-France Hirigoyen. Sans son armure, il serait trop fragile... Le vrai pervers est un cannibale à son contact, on se sent vidée, idiote et seule. Il fait mal, agresse, détruit, parce qu’il ne sait pas faire autrement pour exister. Il a, en général, lui-même été blessé dans son enfance et essaie de se maintenir en vie comme il l’a appris. Chez certains, l’amour est indissociable de la haine. » Un salaud peut-il changer ? Ne changeront que ceux qui ne sont pas de "vrais" salauds, résume Marie-France Hirigoyen. Le vrai pervers-manipulateur-égoïste-pathologique-dominateur ne changera jamais. Il a besoin d’écraser l’autre pour exister. Peuvent évoluer ceux qui sont capables de se remettre en question, de reconnaître leur comportement et de revoir leur façon égoïste de penser. Comment les identifier ? Ils acceptent d’aller consulter, en solo ou en thérapie conjugale, de moduler des choses dans le couple. Le meilleur déclencheur ? Qu’ils tombent puissamment amoureux. L’envie de réussir l’histoire, de rendre l’autre heureuse, de se projeter avec elle dans le futur est la révolution la plus efficace pour ces salauds qui, au final, n’en sont pas. Les séducteurs, les égoïstes, et même les plus peureux, peuvent parfaitement être bouleversés par un tsunami passionnel. Comment fuir les salauds ? Etre exigeante sans être menaçante, ne pas dresser un catalogue de reproches, mais expliquer ses propres difficultés La relation ne me convient pas, rediscutons de ce qui nous convient. » Quand il s’agit de faux salauds, il est fréquent que l’homme ne se rende pas tout à fait compte de son comportement et qu’il soit exécrable parce qu’il ne sait pas mettre en mots le malaise qu’il ressent », résume Marie-France Hirigoyen. Rassurer ne pas trop leur en demander affectivement, responsabilités, mais ne pas être trop indépendante non plus, au risque de leur donner le sentiment de ne pas avoir leur place. En bref, un peu maman, un peu maîtresse, autonome, mais pas business woman... Les 10 raisons qui nous poussent dans les bras des salauds - Ils sont véritablement séduisants au premier abord- On veut réparer l’enfant blessé en nous - Quand on a peur de s’engager, le salaud est l’homme idéal, car il dégaine l’au revoir le premier, avant même qu’on ait eu le temps de paniquer- On se ressert la soupe de nos scénarios émotionnels passés, parce que, même si c’est douloureux, on est en terrain et en langage connus, et cela nous rassure- On croit que notre amour saura l’attendrir- Parfois, il s’agit de satisfaire à une loyauté familiale. Par exemple, de reproduire ce que l’un des parents a vécu dans son couple- L’estime de soi flagada, on pense, à tort, ne pas mériter mieux qu’être traitée ainsi- On s’est construit avec l’idée qu’on ne peut obtenir le meilleur sans le pire- Un enfant qui a reçu une éducation répressive, destinée à le mater "pour son bien", est prédisposé à toute nouvelle subordination à l’âge adulte », remarque Marie-France Hirigoyen. - Pour contrer l’angoisse de l’abandon, on colle aux exigences d’un homme, même s’il se comporte mal... Victimes de salauds quand ils brisent notre confiance en nous Clara, 44 ans J’étais devenue sa serpillière » J’étais si accro à lui que, sans m’en rendre compte, je me suis déconnectée de mes goûts et de mes envies pour ne pas le décevoir. En fait, il répétait souvent d’un ton las "Ah ! Je t’imaginais différente..." Et, évidemment, je ne me sentais pas à la hauteur. Ça a d’abord été mes fringues "Pas assez tendance", "Trop sport", "Pas assez chic." A une fête, il a dansé non-stop avec la même fille, sans jamais m’inviter. Quand je lui ai dit que ça me blessait "On se voit tous les jours, je peux quand même voir d’autres personnes !" J’ai pensé que c’était ma jalousie qui reprenait le dessus. Régulièrement, il "oubliait" de me présenter aux gens qu’il saluait "Tu te prends la tête pour pas grand-chose, c’est plus simple que tu le fasses toi-même !" Puis ce fut une longue série d’hésitations sur l’avenir de notre couple j’y crois plus, j’y crois... Plus j’étais mal, plus je voyais le signe d’un amour vrai qu’il fallait mériter. Je ne voyais presque plus personne, il m’avait convaincue que mes amis me tiraient vers le bas. Puis est arrivé le premier "Qu’est-ce que tu es conne !", parce que j’avais confondu deux villes lors d’un jeu de société. Il a aussi "oublié" de me fêter mon anniversaire "On le fêtera demain, je ne te pensais pas à ce point à cheval sur les principes !" Quoi que je dise, il récupérait la situation en insinuant que mes scènes à répétition allaient ruiner notre couple par ma faute, ou c’était "Tu vois que c’est toi qui mets de l’huile sur le feu !" J’étais devenue une serpillière triste. Comment j’en suis sortie ? Il m’a plaquée ! Le psy trois fois par semaine après la rupture ! m’a fait intégrer l’idée que je n’étais pour rien dans son comportement, qu’il avait besoin de me laminer pour se sentir des couilles, et exister. Le plus dur a été de réaliser que j’aimais une ordure et de supporter mon impuissance à changer quoi que ce soit. J’ai dû faire un gros travail de "démaillage", maille après maille, pour comprendre comment j’avais pu le laisser me traiter ainsi... Entre autres, des parents obnubilés et accaparés par l’entreprise familiale qui passaient plus de temps avec leurs ouvriers qu’avec moi. » Dinah, 38 ans Une minette partout où il passe » Au mariage d’un ami, il est venu vers moi "Vous regardez tout le monde sauf moi." En réalité, je ne voyais que lui, exactement mon type d’homme, beau gosse, genre baroudeur sexy, sûr de lui, avec de l’humour. Nous avons dansé, flirté dans le parc... Entre-temps, je m’étais renseignée "Une minette partout où il passe ; pas sérieux ; tableau de chasse." A l’époque, les transis d’amour me rasaient. Le lendemain, il m’a téléphoné, et je me suis fait le coup classique "Pourquoi il ne serait pas différent avec moi ?" Pendant deux mois, on a passé presque toutes nos nuits à faire l’amour. Ensuite, la Berezina a commencé ! Rires. J’avais de plus en plus souvent sa messagerie, il s’était mis à filtrer mes appels, travaillait soi-disant tout le temps, recommençait à voyager, à avoir des dîners professionnels... Ce qui ne l’empêchait pas de finir chez moi, ivre, à 3 heures du matin, quand il ne voulait pas rester sur un râteau...Puis il s’est mis à me laisser sans nouvelles pendant plusieurs jours. Je devenais cinglée, j’appelais vingt fois de suite. Il niait me tromper "Tu sais bien que je t’aime."Moi je me rongeais intérieurement... Peu avant notre séparation, il a voulu partir seul en vacances à Miami pour réfléchir. Et j’y ai cru ! Rires. Après quinze jours de silence, au bord du suicide, je suis tombée sur lui en voiture, à un feu rouge, avec une fille ! Ils riaient, semblaient bien se connaître et, surtout, elle était aussi bronzée que lui. Il a nié. Deux jours plus tard, il était chez moi avec un bouquet. J’ai encore craqué, mais j’ai eu l’impression d’être une pute. Après sa petite gâterie, il n’avait pas le temps de rester pour cause professionnelle. Ce fut le déclic. Je me suis beaucoup salie dans cette histoire. A cette époque, je me donnais aux hommes qui voulaient bien de moi, sûre que c’était eux ou rien. Je suis sortie de ces relations glauques en apprenant à m’aimer. » *Auteur de Dans le cœur des hommes » éd. Hachette Littératures
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